Aller au contenu

Be Agile

Product Ownership

Agile Expresso – Comment mesurer la performance des équipes agiles ?

15 Oct 2021

par

Mathieu DIETRICH

Vous travaillez avec des équipes agiles et vous vous demandez comment évaluer, mesurer leur niveau de performance ?

Notre coach agile Mathieu vous propose plusieurs pistes dans cette vidéo que nous vous avons retranscrites.

Le rôle du Scrum Master et des managers

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet qui intéressera tous ceux qui souhaitent améliorer la performance des équipes agiles. Je pense, bien sûr, au scrum master dont le rôle est précisément de veiller au fonctionnement de ces pratiques. Je pense aussi aux managers qui ont décidé de mettre en place des équipes agiles et qui se posent des questions comme, par exemple, est-ce que mes équipes agiles sont vraiment performantes ?

Pour répondre à cette question, le réflexe naturel c’est de scruter la vélocité pour les équipes qui ont choisi le framework Scrum ou bien les délais de traitement pour celles qui ont choisi d’utiliser une approche basée sur Kanban.

Alors, est-ce que c’est une bonne idée ?

Eh bien, oui et non ! Oui, parce que c’est toujours une bonne idée de s’engager dans l’agilité en voulant tout de suite démarrer avec des indicateurs. Mais non, car le but premier de ces deux indicateurs - vélocité et délai de traitement - ce n’est pas tellement de monitorer la performance de l’équipe, mais c’est de l’aider à améliorer sa prédictibilité ; c’est-à-dire sa capacité à pouvoir s’engager sur des délais de livraison.

Retenez bien ceci !

Sauf contexte très particulier, ces indicateurs ne sont pas conçus pour monitorer la performance.

Gardez en tête qu’il est d’ailleurs toujours très facile pour une équipe d’améliorer ses indicateurs de manière totalement artificielle (mais ce n’est pas le sujet de cette vidéo).

Du coup, que peut-on mesurer et comment faire ?

Ce que vous pouvez mesurer, c’est la maturité des pratiques agiles au sein des équipes. En effet, mesurer que les pratiques s’améliorent constamment. C’est le premier pas vers l’amélioration continue, vers l’inspection et l’adaptation; les deux principes qui sont au cœur des pratiques agiles.

Au plus, les bonnes pratiques vont devenir une routine, un état d’esprit, au plus les performances de l’équipe vont s’améliorer.

Comment faire pour mesurer cette maturité ?

Je vous propose d’utiliser notre modèle, notre outil, le flocon de neige que vous pouvez d’ailleurs retrouver en téléchargement sur notre site web.

Le flocon de neige est un outil très simple, qui va permettre de mesurer la maturité des différents rôles au sein d’une équipe agile.

Et voici, à quoi il ressemble :

Prenons par exemple le rôle du Product Owner :

Son flocon de neige est constitué de trois branches principales qui matérialisent premièrement ses compétences, ses connaissances; deuxièmement, ses responsabilités et enfin, troisièmement, ses pratiques.

Sur chaque branche principale, on va retrouver des branches plus petites avec une graduation.

Prenons trois exemples pour illustrer:

  • Dans la branche “Compétences”, on va trouver la capacité du Product Owner à produire des PBI (Product Backlog Item) de qualité.
  • Dans la branche “Responsabilités”, on va trouver sa capacité à prioriser par la valeur.
  • Dans la branche “Bonnes pratiques”, on va mesurer sa capacité à collecter du feedback régulièrement.

Pour le rôle de Scrum Master, c’est le même principe mais adapté à ce qu’on attend de son rôle.

Son flocon de neige est donc différent sur certains points mais identiques sur les pratiques agiles car elles sont communes à toute l’équipe.

Donc, vous l’avez déjà sans doute deviné que c’est un modèle basé sur l’autoévaluation en deux étapes :

  • Étape 1 : Individuellement, le PO et le Scrum Master vont s’autoévaluer en utilisant les graduations.
  • Étape 2 : Ensemble, ils vont partager leurs évaluations et surtout, ils vont se donner du feedback constructif. Avec ce feedback, chacun pourra ajuster son autoévaluation et surtout, chacun pourra trouver des nouveaux axes d’amélioration.

3 règles à respecter pour en tirer les bénéfices attendus

Avant de conclure, je vais aussi rappeler trois règles simples à respecter pour que cet exercice apporte les bénéfices attendus :

  1. Tout d’abord, ce n’est pas un modèle d’évaluation annuelle. L’objectif ici n’est pas de déclencher une évolution de salaire ou de carrière, l’objectif n’est pas non plus de mesurer l’évolution de la personne. L’objectif c’est bien de trouver des axes d’amélioration dans la pratique de son rôle : est-ce que les pratiques que je mets en œuvre le sont correctement par rapport au rôle que je suis censé jouer ?
  2. Règle numéro deux, si vous êtes manager et que vous décidez de faire cet exercice à grande échelle, surtout, résistez à la tentation de comparer les résultats. Eh oui, il est tout à fait possible qu’un Product Owner soit performant dans une équipe et le devienne beaucoup moins dans une autre. En effet, n’oubliez pas l’importance du contexte. Pour résister à cette tentation de la comparaison, vous pouvez demander à vos équipes tout simplement d’anonymiser les résultats.
  3. Dernière règle, c’est un exercice qui se fait uniquement entre le Product Owner et le Scrum Master et dans le respect des règles de confidentialité. Aucun manager n’est nécessaire au cours de ce processus en deux étapes. SI l’équipe vient juste de démarrer dans l’agilité, et pour garantir des échanges neutres et constructifs, alors l’étape de feedback devra être soigneusement préparée et pourra être animée par exemple par un Scrum Master externe à l’équipe et aguerri à l’agilité. Ou encore, par un coach agile pour apporter ici une totale neutralité pendant le déroulé de cet exercice.

Encore une fois, l’exercice c’est l’amélioration continue et ce n’est surtout pas le tribunal des fautes et des erreurs.

Voilà, c’est terminé pour la performance des équipes agiles.

Je ne peux pas conclure sans remercier Cédric, Eric et Yannick qui ont largement contribué à la co-construction de ce formidable outil (le flocon de neige).