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Transformation Digitale
Agile Expresso – Digitalisation, dématérialisation, transformation digitale : quelles différences ?
04 Nov 2021
par
Mathieu DIETRICH
Tu entends parler de digitalisation ? De dématérialisation ou transformation digitale ? Tu ne sais pas à quoi cela correspond ?
Découvre avec Mathieu, coach Agile, ce que chacun de ces termes signifie. Ton entreprise est peut-être déjà dans une de ces démarches ? Grâce à cet article la digitalisation, dématérialisation et transformation digitale n'auront plus de secrets.
En savoir plus sur la Digitalisation, dématérialisation et transformation digitale
Aujourd’hui, je voudrais clarifier les concepts de dématérialisation et de transformation digitale.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un mot pour dire que vous pourrez aller plus loin sur ce thème qui est très très vaste, d’une part, avec un billet de blog que j’ai écrit et que dans lequel je tente de montrer le lien entre digitalisation et Corona Virus, et d’autre part, avec un webinaire disponible en replay gratuitement où il est aussi question de digitalisation, mais pas que…, de Kairos, d’autopoïétique, ce genre de chose…
Différence entre dématérialisation et digitaliser ?
Pour démarrer, une question. Quelle différence faites-vous entre dématérialisation et digitaliser ?
Peut-être que pour vous, ce sont deux mots différents qui expriment le même concept. Et en effet, d’ailleurs, ça fait du sens : digitaliser c’est transformer quelque chose de matériel en quelque chose de digital. Par exemple, un ticket de train ou encore un livre.
Mais, est-ce que c’est bien de cela qu’il s’agit lorsque, par exemple, votre entreprise décide de se lancer dans un programme de transformation digitale ?
On sent bien que oui, mais probablement pas que… Alors, essayons d’aller plus loin avec un exemple très concret. En tant que lecteur, autrement dit, en tant que consommateur de livre, quelles sont les différences entre un livre (en papier) et un autre livre (objet électronique) qu’on appellera un ”bidulier”, pour ne pas citer de marque.
D’abord, celui-ci n’est pas un livre mais un objet électronique qui contient des livres. Ensuite, pour tous les livres qui sont dans ce “bidulier”, ils ont été achetés depuis mon canapé et pour certains, depuis une plage quelque part en Bretagne.
Comme je n’avais pas assez de place pour partir en vacances avec mon libraire favori et bien, j’ai suivi les recommandations des autres propriétaires du “bidulier” pour acquérir mes nouveaux livres. Ma carte bancaire n’est jamais sortie d’une seule fois de ma poche pour tous ces achats, et enfin, il n’y a aucun post-it qui dépasse en guise de notation parce que, oui, c’est bien connu les post-it et le sable, cela ne fait pas bon ménage.
On pourra essayer de comprendre ce qui se passe maintenant sur le marché du livre. Je veux dire, quel changement pourrait-on facilement observer entre un livre (en papier) et un autre livre (objet électronique) ? D’un côté, on a probablement une maison d’édition dont le rôle est de faire des sélections parmi tous les manuscrits qu’elle reçoit, et donc de financer et de proposer des nouveaux livres qu’elle va mettre sur le marché.
On a un imprimeur dont le rôle est de fabriquer les livres, un grossiste dont le rôle est de les stocker, un libraire dont le rôle est de les proposer à la vente et de conseiller ses clients et pour être plus complet, on pourrait ajouter une entreprise de transport pour déplacer tout cela et un critique littéraire pour émettre son avis.
De l’autre côté, on a toujours une maison d’édition dont le rôle reste inchangé, on a un site marchand sur internet qui vend les livres dans un format digital, donc dématérialisé, mais ça vous l’aviez déjà compris. Au passage, la dématérialisation permet à de nouveaux acteurs, comme par exemple des sites de crowdfunding d’entrer dans le marché, et de produire une activité similaire à celle de la maison d’édition, c’est-à-dire de sélectionner et de financer les nouveaux livres mais avec des outils et des techniques différentes.
Enfin, on a d’autres lecteurs qui utilisent son “bidulier” pour lire les livres et aussi pour donner son avis maintenant.
Félicitations ! Vous venez d’assister à la transformation digitale du secteur de l’édition notamment engagé par Amazon en 2004. Et oui, car c’est une transformation digitale que vous nous venons de voir et c’est beaucoup plus que dématérialiser.
Je vous invite à faire une pause et à faire par vous-même le même exercice, mais cette fois, avec d’autres secteurs d’activités comme par exemple, l'hôtellerie, les voyages, la musique, le transport de personnes, etc… Il se pourrait bien qu’en filigrane apparaissent les nouveaux géants du web.
Un pas vers la transformation digitale
A ce stade, je voudrais donc vous proposer cette définition : une transformation digitale c’est une démarche engagée par une entreprise qui a pour objectif d’apprendre comment internet et les nouvelles technologies peuvent être utilisés pour repenser de manière profonde et peut-être immuable les règles établies d’un écosystème existant et aussi pour élargir les champs des possibilités. Par écosystème, il faut comprendre un marché, ses acteurs, ses clients, ses processus et bien sûr toutes les relations qu’ils ont ensemble.
Alors oui, c’est vrai, c’est une définition un peu compliquée mais je n’ai aucune impression d’avoir la meilleure définition.
Si votre entreprise se lance dans un programme de transformation digitale avec pour objectifs par exemple, un, de réduire les coûts ; deux, d’automatiser ou d’accélérer ses processus métier, ou encore par exemple, de simplifier la vie de ses clients ou de ses collaborateurs, tout cela me semble plutôt réaliste, plutôt une bonne idée.
Par contre, si son objectif c’est en même temps, par exemple, de préserver les règles existantes, de maintenir les mêmes activités avec les mêmes acteurs, troisièmement de garder les mêmes métiers, les mêmes rôles pour les mêmes personnes, en somme de conserver les mêmes business models, et bien, dans ce cas, je suis davantage perplexe à réserver son aspect “transformation”.
Autrement dit, dématérialisation oui, transformation digitale, pas sûr ! Nous avons vu avec l’exemple précédent. Et quel que soit le secteur d’activité, selon moi, une transformation digitale entraîne une modification profonde de l’écosystème et du marché.
Notez que je ne fais aucun jugement de valeur, digitaliser et vouloir protéger et respecter “le contrat social” entre l’entreprise et ses fournisseurs, ses employés, cela me semble parfaitement louable ; et digitaliser pour changer les règles du jeu, pour créer un nouveau business model, pour gagner de nouveaux clients et pour créer un nouveau marché, en somme pour développer une entreprise, cela me semble tout à fait louable également.
Tout est une question de choix stratégique
En conclusion, on pourrait dire que le terme digitalisation revient à faire un choix stratégique. D’un côté, c’est dématérialiser en conservant et en adaptant les règles à minima, et de l’autre, c’est de repenser à un écosystème et son marché en profondeur.
Donc, tout ne serait que question de curseur entre les deux, mais encore fallait-il en avoir conscience ?
Nous en avons terminé pour cet article sur la transformation digitale.
Merci pour votre lecture et dans tous les cas, on est prêts à vous aider.